Pour cette nouvelle revue de presse, nous avons rassemblé les informations et les événements marquants des secteurs de la mobilité électrique, de l’automobile et de l’énergie, tant en France qu’en Europe. Objectif : décrypter les évolutions réglementaires, les avancées technologiques et les projets d’infrastructure pour mieux saisir les tendances émergentes et les défis majeurs qui transforment ces industries.
L’électrique à l’épreuve des élections européennes
Avec le recul des Verts aux élections européennes et une possible nouvelle majorité en France, l’avenir de la voiture électrique est incertain. La politique européenne reste floue, avec des extrêmes droites en progression et des écologistes affaiblis. En France, la politique du VE dépendra des nouvelles orientations post-élections. La Commission Européenne prévoit des droits de douane élevés sur les voitures électriques chinoises, ce qui pourrait ralentir la transition énergétique. Deux scénarios se dessinent : une adoption rapide des VE avec une forte dépendance à la Chine ou une transition plus lente mais plus autonome.
Le résultat des élections européennes de 2024 peut-il freiner l’essor de l’électrique ?
Les élections européennes pourraient remettre en question la fin des véhicules thermiques en 2035. Les partis extrêmes s’opposent à cette transition rapide, invoquant des coûts élevés et une dépendance accrue à la Chine. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, et d’autres figures politiques plaident pour un assouplissement de cette interdiction. Carlos Tavares, Directeur Général de Stellantis, estime que la direction écologique reste forte et que les investissements continueront avec des modèles abordables comme la Citroën ë-C3 et la Renault 5. Actuellement, les voitures électriques représentent 12 % du marché européen, un chiffre stable, mais prometteur.
Comment les différents programmes législatifs abordent le sujet de la voiture éléctrique ?
En pleine période d’élections législatives, la voiture électrique est étonnamment absente des débats politiques. Le parti présidentiel, Ensemble !, propose de continuer avec le leasing social pour 100 000 véhicules électriques par an, tandis que le Rassemblement National veut revenir sur l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 et supprimer les zones à faibles émissions. Le Nouveau Front Populaire, quant à lui, préfère se concentrer sur les transports en commun et la reconstruction industrielle. Cette absence de promesses électorales claires pour les voitures électriques pourrait freiner leur développement, malgré leur popularité croissante.
Une majorité d’Européens envisage de passer à la voiture électrique
Selon une enquête de l’Observatoire européen des carburants alternatifs (EAFO), 57 % des conducteurs européens de voitures thermiques envisagent d’acheter un véhicule électrique, un chiffre qui atteint 46 % en France. Menée dans douze États membres de l’UE, cette étude révèle que les avantages climatiques et la rentabilité des VE sont les principaux moteurs d’intérêt. Toutefois, le prix demeure un obstacle majeur pour près de deux tiers des sondés. Malgré cela, un tiers des répondants prévoit d’acheter une voiture électrique dans les cinq prochaines années, soutenu par l’engagement de l’UE à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à développer les infrastructures de recharge.
Une réglementation accrue qui pourrait changer la donne
Les voitures électriques devront bientôt se conformer à des réglementations plus strictes. Dès août 2024, les batteries devront fournir des données détaillées sur leur performance et durabilité. En août 2025, les fabricants de batteries devront respecter « un devoir de diligence » avec des obligations éthiques et environnementales (limiter la pollution de l’air, de l’eau et des sols, assurer la sécurité du personnel…) et d’ici 2036, elles devront inclure des matériaux recyclés et être plus transparentes grâce à des QR codes et des passeports numériques. Ces réglementations s’accompagneront de la nouvelle norme antipollution « Euro 7 », applicable à partir de 2026. Elle imposera des exigences sur les particules de pneus et de freins, et les batteries devront conserver 72 % de leur capacité sur 8 ans. Un défi majeur pour les constructeurs alors que la transition vers l’électrique s’accélère.
La mobilité électrique n’est plus un frein pour partir en vacances
Selon une étude menée par Alphabet France et YouGov, 51 % des Français estiment qu’il est désormais possible de partir en vacances en voiture électrique (19 % jugeant cela tout à fait possible et 32 % plutôt possible). Le nombre croissant de bornes de recharge publiques, qui compte désormais 133 000 points en France, contribue à cette confiance. Les jeunes adultes et les parents sont les plus convaincus : 66 % des 25-34 ans et 56 % des familles avec enfants sont prêts à voyager en électrique. Des résultats qui reflètent l’amélioration du parc d’infrastructures de recharge et l’optimisation des performances des véhicules électriques qui ont eu lieu au cours des dernières années.
Qu’est-ce que le « passeport batterie » ?
Le « passeport batterie », récemment introduit avec le Volvo EX90 et obligatoire en 2027 pour toutes les voitures électriques neuves dans l’UE, vise à améliorer la traçabilité et la durabilité des batteries. Ce registre numérique, accessible via un QR code, fournit des informations détaillées sur chaque étape de la vie d’une batterie, de l’extraction des matières premières à sa production puis son recyclage. Soutenu par la Global Battery Alliance, ce passeport encourage des pratiques plus durables et facilite le recyclage. Actuellement en phase de développement, ce projet prévoit des standards techniques et des protocoles pour garantir la responsabilité environnementale des batteries.
Vinci Autoroutes espère simplifier la mobilité électrique
Vinci Autoroutes, en partenariat avec Electra, va installer des stations de recharge rapide sur 18 aires de repos, pour un total de 174 bornes allant de 200 à 400 kW. Ces bornes, situées sur les autoroutes A7, A9 et A10, seront mises en service progressivement cette année, avec sept stations opérationnelles avant l’été. Ces nouvelles installations, équipées de panneaux solaires, visent à décongestionner les aires de services saturées, notamment lors des vacances. D’ici 2026, 26 autres aires seront équipées, ajoutant 350 points de charge supplémentaires. Cette initiative vise à rendre les voyages en voiture électrique plus pratiques et accessibles pour les automobilistes.
Le déploiement d’IRVE se poursuit à bon rythme
En un an, le nombre de points de recharge en France a augmenté de 33 %, atteignant 133 053 points au 31 mai 2024. Les bornes rapides et ultra-rapides se multiplient, facilitant les trajets longue distance. La majorité des bornes (43 %) sont situées sur des parkings d’enseignes commerciales. Cependant, la disponibilité des bornes a légèrement diminué, avec 79 % pour les bornes en courant alternatif et moins de 73 % pour les bornes rapides. En mai, un point de recharge enregistrait en moyenne 15,7 sessions mensuelles. Les coûts de recharge sont en hausse, avec une moyenne de 0,36 €/kWh pour le courant alternatif et 0,39 €/kWh pour le courant continu.
Le grand centre de recharge Milence pour camions électriques a ouvert
Milence a inauguré son plus grand centre de recharge pour camions électriques au port d’Anvers-Bruges, en Belgique. Cette installation, équipée de dix chargeurs CCS pouvant alimenter vingt baies de recharge de 400 kW, marque une étape clé dans le développement des infrastructures de recharge en Europe. La joint-venture entre Daimler Truck, Volvo Group et Traton Group prévoit d’atteindre 1 700 points de recharge pour poids lourds en Europe d’ici 2027. Un second centre est prévu au port d’Anvers-Bruges et des stations supplémentaires sont en cours de développement, notamment en France et en Catalogne du Nord. Le tarif de recharge est fixé à 0,40 €/kWh.